Les Juges Intègres de Anatole France

Nas minhas tradicionais navegações sem rumo pela internet, acabei encontrando um texto bem interessante de Anatole France, intitulado “Les Juges Intègres“. O texto está em francês, mas, com um pouco de esforço, é possível entendê-lo.
Gostei, particularmente, da seguinte frase:
« Toute loi écrite est déjà périmée. Car la main du scribe est lente et l’esprit des hommes est agile et leur destinée mouvante. »
(tradução livre:  “Toda lei escrita já nasce de forma obsoleta, já que a mão do legislador é lenta e o espírito dos homens é ágil e o destino sempre mutável”).
Se tiver algum leitor disposto a fazer uma tradução completa para português, o público agradece.
Aqui vai o texto:

« J’ai vu, dit Jean Marteau, des juges intègres. Ce fut en peinture. J’avais passé en Belgique pour échapper à un magistrat curieux, qui voulait que j’eusse comploté avec des anarchistes. Je ne connaissais pas mes complices et mes complices ne me connaissaient pas. Ce n’était pas là une difficulté pour ce magistrat. Rien ne l’embarrassait. Rien ne l’instruisait et il instruisait toujours. Sa manie me parut redoutable. Je passai en Belgique et je m’arrêtai à Anvers, où je trouvai une place de garçon épicier. Un dimanche, je vis deux juges intègres dans un tableau de Mabuse, au musée. Ils appartiennent à une espèce perdue. Je veux dire que ce sont des juges ambulants, qui cheminent au petit trot de leur bidet. Des gens d’armes à pied, armés de lances et de pertuisanes, leur font escorte. Ces deux juges, chevelus et barbus, portent, comme les rois des vieilles Bibles flamandes, une coiffure bizarre et magnifique qui tient à la fois du bonnet de nuit et du diadème. Leurs robes de brocart sont toutes fleuries. Le vieux maître a su leur donner un air de gravité, de calme et de douceur. Leurs chevaux sont doux et calmes comme eux. Pourtant ils n’ont, ces juges, ni le même caractère ni la même doctrine. Cela se voit tout de suite. L’un tient à la main un papier et montre du doigt le texte. L’autre, la main gauche sur le pommeau de la selle, lève la droite avec plus de bienveillance que d’autorité. Il semble retenir entre le pouce et l’index une poudre impalpable. Et ce geste de sa main soigneuse indique une pensée prudente et subtile. Ils sont intègres tous deux, mais visiblement le premier s’attache à la lettre, le second à l’esprit. Appuyé à la barre qui les sépare du public, je les écoutai parler. Le premier juge dit :

« Je m’en tiens à ce qui est écrit. La première loi fut écrite sur la pierre, en signe qu’elle durerait autant que le monde. »

L’autre juge répondit :

« Toute loi écrite est déjà périmée. Car la main du scribe est lente et l’esprit des hommes est agile et leur destinée mouvante. »

Et ces deux bons vieillards poursuivirent leur entretien sentencieux :

PREMIER JUGE. — La loi est stable.

SECOND JUGE. — En aucun moment la loi n’est fixée.

PREMIER JUGE. — Procédant de Dieu, elle est immuable.

SECOND JUGE. — Produit naturel de la vie sociale, elle dépend des conditions mouvantes de cette vie.

PREMIER JUGE. — Elle est la volonté de Dieu, qui ne change pas.

SECOND JUGE. — Elle est la volonté des hommes, qui change sans cesse.

PREMIER JUGE. — Elle fut avant l’homme et lui est supérieure.

SECOND JUGE. — Elle est de l’homme, infirme comme lui, et comme lui perfectible.

PREMIER JUGE. — Juge, ouvre ton livre et lis ce qui est écrit. Car c’est Dieu qui l’a dicté à ceux qui croyaient en lui : Sic locutus est patribus nostris, Abraham et semini ejus in saecula.

SECOND JUGE. — Ce qui est écrit par les morts sera biffé par les vivants, sans quoi la volonté de ceux qui ne sont plus s’imposerait à ceux qui sont encore, et ce sont les morts qui seraient les vivants, et ce sont les vivants qui seraient les morts.

PREMIER JUGE. — Aux lois dictées par les morts les vivants doivent obéir. Les vivants et les morts sont contemporains devant Dieu. Moïse et Cyrus, César, Justinien et l’empereur d’Allemagne nous gouvernent encore. Car nous sommes leurs contemporains devant l’éternel.

SECOND JUGE. — Les vivants doivent tenir leurs lois des vivants. Zoroastre et Numa Pompilius ne valent pas, pour nous instruire de ce qui nous est permis et de ce qui nous est défendu, le savetier de Sainte-Gudule.

PREMIER JUGE. — Les premières lois nous furent révélées par la Sagesse infinie. Une loi est d’autant meilleure qu’elle est plus proche de cette source.

SECOND JUGE. — Ne voyez-vous point qu’on en fait chaque jour de nouvelles, et que les Constitutions et les Codes sont différents selon les temps et selon les contrées ?

PREMIER JUGE. — Les nouvelles lois sortent des anciennes. Ce sont les jeunes branches du même arbre, et que la même sève nourrit.

SECOND JUGE. — Le vieil arbre des lois distille un suc amer. Sans cesse on y porte la cognée.

PREMIER JUGE. — Le juge n’a pas à rechercher si les lois sont justes, puisqu’elles le sont nécessairement. Il n’a qu’à les appliquer justement.

SECOND JUGE. — Nous avons à rechercher si la loi que nous appliquons est juste ou injuste, parce que, si nous l’avons reconnue injuste, il nous est possible d’apporter quelque tempérament dans l’application que nous sommes obligés d’en faire.

PREMIER JUGE. — La critique des lois n’est pas compatible avec le respect que nous leur devons.

SECOND JUGE. — Si nous n’en voyons pas les rigueurs, comment pourrons-nous les adoucir ?

PREMIER JUGE. — Nous sommes des juges, et non pas des législateurs et des philosophes.

SECOND JUGE. — Nous sommes des hommes.

PREMIER JUGE. — Un homme ne saurait juger les hommes. Un juge, en siégeant, quitte son humanité. Il se divinise, et il ne sent plus ni joie ni douleur.

SECOND JUGE. — La justice qui n’est pas rendue avec sympathie est la plus cruelle des injustices.

PREMIER JUGE. — La justice est parfaite quand elle est littérale.

SECOND JUGE. — Quand elle n’est pas spirituelle, la justice est absurde.

PREMIER JUGE. — Le principe des lois est divin et les conséquences qui en découlent, même les moindres, sont divines. Mais si la loi n’était pas toute de Dieu, si elle était toute de l’homme, il faudrait l’appliquer à la lettre. Car la lettre est fixe, et l’esprit flotte.

SECOND JUGE. — La loi est tout entière de l’homme et elle naquit imbécile et cruelle dans les faibles commencements de la raison humaine. Mais fût-elle d’essence divine, il en faudrait suivre l’esprit et non la lettre, parce que la lettre est morte et que l’esprit est vivant.

Ayant ainsi parlé, les deux juges intègres mirent pied à terre et se rendirent avec leur escorte au Tribunal où ils étaient attendus pour rendre à chacun son dû. Leurs chevaux, attachés à un pieu, sous un grand orme, conversèrent ensemble. Le cheval du premier juge parla d’abord.

« Quand la terre, dit-il, sera aux chevaux (et elle leur appartiendra sans faute un jour, car le cheval est évidemment la fin dernière et le but final de la création), quand la terre sera aux chevaux et quand nous serons libres d’agir à nos guises, nous nous donnerons le plaisir d’emprisonner, de pendre et de rouer nos semblables. Nous serons des êtres moraux. Cela se connaîtra aux prisons, aux gibets et aux estrapades qui se dresseront dans nos villes Il y aura des chevaux législateurs. Qu’en penses-tu, Roussin ? »

Roussin, qui était la monture du second juge, répondit qu’il pensait que le cheval était le roi de la création, et qu’il espérait bien que son règne arriverait tôt ou tard.

« Blanchet, quand nous aurons bâti des villes, ajouta-t-il, il faudra, comme tu dis, instituer la police des villes. Je voudrais qu’alors les lois des chevaux fussent chevalines, je veux dire favorables aux chevaux, et pour le bien hippique.

— Comment l’entends-tu, Roussin ? demanda Blanchet.

— Je l’entends comme il faut. Je demande que les lois assurent à chacun sa part de picotin et sa place à l’écurie ; et qu’il soit permis à chacun d’aimer à son gré, durant la saison. Car il y a temps pour tout. Je veux enfin que les lois chevalines soient en conformité avec la nature.

— J’espère, répondit Blanchet, que nos législateurs penseront plus hautement que toi, Roussin. Ils feront des lois sous l’inspiration du cheval céleste qui a créé tous les chevaux. Il est souverainement bon, puisqu’il est souverainement puissant. La puissance et la bonté sont ses attributs. Il a destiné ses créatures à supporter le frein, à tirer le licol, à sentir l’éperon et à crever sous les coups. Tu parles d’aimer, camarade : il a voulu que beaucoup d’entre nous fussent faits hongres. C’est son ordre. Les lois devront maintenir cet ordre adorable.

— Mais es-tu bien sûr, ami, demanda Roussin, que ces maux viennent du cheval céleste qui nous a créés, et non pas seulement de l’homme, sa créature inférieure ?

— Les hommes sont les ministres et les anges du cheval céleste, répondit Blanchet. Sa volonté est manifeste dans tout ce qui arrive. Elle est bonne. Puisqu’il nous veut du mal, c’est que le mal est un bien. Il faut donc que la loi, pour être bonne, nous fasse du mal. Et dans l’empire des chevaux, nous serons contraints et torturés de toutes les manières, par édits, arrêts, décrets, sentences et ordonnances, pour complaire au cheval céleste.

« Il faut, Roussin, ajouta Blanchet, il faut que tu aies une tête d’onagre, puisque tu ne comprends pas que le cheval a été mis au monde pour souffrir, que, s’il ne souffre pas, il va en sens contraire de ses fins, et que le cheval céleste se détourne des chevaux heureux. »

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4 comentários em “Les Juges Intègres de Anatole France”

  1. Ótimo o seu blog, é o mínimo que posso dizer, chegando aqui após uma longa e curiosa navegação, também sem rumo.

    Por oportuno, informo que o texto referido do grande Anatole France encontra-se de longa data traduzido para o português, sob o título “Os íntegros juízes”.

    O conto integra a coletânea dedicada por Anatole France à “máquina implacável da Justiça”, sendo o título original francês “Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables”.

    Em português recebeu o título geral de A Justiça dos Homens (tradução de João Guilherme Linke, editora Civilização Brasileira, 1978).

  2. Anatole France

    Os íntegros juízes (*)

    A Madame Marcelle Tinayre

    – Já vi juízes íntegros – disse Jean Marteau. – Numa pintura. Eu me transferira para a Bélgica para escapar a um magistrado curioso, que pretendia que eu tivesse conspirado com os anarquistas. Eu não conhecia os meus cúmplices, e os meus cúmplices não me conheciam. Para o magistrado, isso não era objeção. Nada o embaraçava. Nada o instruía, mas ele instruía sempre. A sua mania pareceu-me perigosa. Passei-me para a Bélgica e fui morar em Antuérpia, onde consegui um emprego de caixeiro de mercearia. Um domingo, vi dois juízes íntegros num quadro de Mabuse, no museu. Eles pertencem a uma espécie perdida. Quero dizer que são juízes ambulantes, viajando ao tranco dócil dos seus rocins. Armígeros a pé, munidos de lanças e alabardas, os escoltam. Os dois juízes, hirsutos e barbudos, ostentam, como os reis das velhas Bíblias flamengas, toucados suntuosos e bizarros, que tanto lembram diademas como carapuças de dormir. Suas togas de brocado são ricamente floridas. O velho mestre soube dar-lhes um ar de grave doçura e serenidade. Os cavalos são mansos e calmos como eles. No entanto são diferentes, aqueles dois juízes, na índole e na doutrina. Isso se vê de pronto. Um traz na mão um papel e aponta o texto com o dedo. O outro, com a mão esquerda segurando o cepilho, ergue a direita com mais benevolência do que autoridade. Parece reter entre o polegar e o indicador uma pitada impalpável. E esse gesto reflexivo da sua mão indica um pensamento prudente e sutil. São íntegros os dois, mas é visível que o primeiro se apega à letra, o segundo ao espírito. Apoiado à barra que os separa do público, eu os escutei falar. Disse o primeiro juiz:

    “Eu me atenho às escrituras. A primeira lei foi escrita sobre a pedra, em sinal de que duraria tanto tempo quanto o mundo”

    O outro juiz respondeu:

    “Toda lei escrita já foi perimida. Pois a mão de escriba é lenta, mas o espírito do homem é ágil, e o seu destino movente”.

    E os dois sábios anciãos prosseguiram no seu sentencioso colóquio:

    PRIMEIRO JUIZ – A lei é estável.

    SEGUNDO JUIZ – A lei jamais foi fixa.

    PRIMEIRO JUIZ – Procedendo de Deus, ela é imutável.

    SEGUNDO JUIZ – Produto natural da vida em sociedade, ela depende das condições instáveis dessa mesma vida.

    PRIMEIRO JUIZ – Ela é a vontade de Deus, que é inalterável.

    SEGUNDO JUIZ – Ela é a vontade do homem, que se altera sem cessar.

    PRIMEIRO JUIZ – Ela existiu antes do homem, e lhe é superior.

    SEGUNDO JUIZ – Ela é do homem, falível como ele, e como ele perfectível.

    PRIMEIRO JUIZ – Juiz, abre o teu livro e lê o que nele está escrito. Pois foi Deus quem o ditou aos que acreditam nele: Sic locutus est patribus nostris, Abraham et semini ejus in saecula.

    SEGUNDO JUIZ – O que foi escrito pelos mortos será relido pelos vivos, sem o que a vontade dos que não são mais impor-se-ia aos que são ainda, e então os mortos é que seriam os vivos, e os vivos é que seriam mortos.

    PRIMEIRO JUIZ – Às leis ditadas pelos mortos devem os vivos sujeitar-se. Vivos e mortos são contemporâneos frente a Deus. Moisés e Ciro, César, Justiniano, o imperador de Alemanha, ainda nos governam. Pois nós somos seus contemporâneos perante o Padre Eterno.

    SEGUNDO JUIZ – Os vivos devem receber dos vivos a sua lei. Para instruir-nos sobre o que a nós é lícito ou vedado. Numa Pompílio e Zoroastro valem menos do que o sapateiro de Sainte-Gudule.

    PRIMEIRO JUIZ – As primeiras leis nos foram reveladas pela Infinita Sapiência. Uma lei é tanto mais perfeita quanto mais próxima esteja dessa fonte original.

    SEGUNDO JUIZ – Não vedes que se fazem novas a cada dia que passa, e que os Códigos e as Constituições são diferentes segundo o tempo e o lugar?

    PRIMEIRO JUIZ – As novas leis nascem das antigas. São rebentos novos de uma mesma árvore, que a mesma seiva alimenta.

    SEGUNDO JUIZ – A velha árvore das leis destila um suco amargo. Incessantemente ela é ferida pelos golpes do machado.

    PRIMEIRO JUIZ – Ao juiz não toca indagar se as leis são justas, pois que elas necessariamente o são. Compete-lhe tão somente cumpri-las com justeza.

    SEGUNDO JUIZ – Compete-nos inquirir se a lei de que fazemos uso é justa ou se é injusta, pois se a reconhecemos injusta, ser-nos-á sempre possível incutir-lhe as nossas idiossincrasias quando as aplicamos consoante a nossa obrigação.

    PRIMEIRO JUIZ – A crítica das leis é incompatível com o respeito que nós lhes devemos.

    SEGUNDO JUIZ – Se não lhes atentarmos os rigores, como nos será possível atenuá-los?

    PRIMEIRO JUIZ – Somos juízes, não somos legisladores, nem filósofos.
    SEGUNDO JUIZ – Somos homens.

    PRIMEIRO JUIZ – A um homem não seria dado julgar outros homens. Um juiz, em ascendendo ao estrado, abjura a sua humanidade. Diviniza-se, torna-se imune à alegria e à dor.

    SEGUNDO JUIZ – A justiça dispensada sem simpatia é a mais cruel das injustiças.

    PRIMEIRO JUIZ – A justiça é perfeita quando é literal.

    SEGUNDO JUIZ – Se não for espiritual, a justiça é absurda.

    PRIMEIRO JUIZ – O princípio das leis é divino, e as conseqüências que dele decorrem, mesmo as menores, são divinas. Mas, não fosse a lei provinda de Deus, fosse ela embora da lavra exclusiva do homem, cumpriria aplicá-la à letra. Pois a letra é firme, e o espírito flutua.

    SEGUNDO JUIZ – A lei é obra exclusiva do homem, e nasceu estúpida e cruel nos frágeis começos da razão humana. Mas, fosse ela embora divina, cumpriria seguir o espírito e não a letra, pois que a letra é morta, e o espírito é vivo.

    Tendo assim falado, os dois íntegros juízes se apearam e dirigiram-se com a sua escolta ao Tribunal, onde eram esperados para render a cada qual o seu direito. Atados a uma estaca, os dois cavalos entabularam conversa. O do primeiro juiz foi o primeiro a falar:

    “Quando a terra”, disse ele, “for dos cavalos (e um dia, fatalmente, ela lhes pertencerá, sendo o cavalo por certo o desígnio supremo e escopo final da criação), quando a terra for dos cavalos, e nós formos livres para agir ao nosso talante, dar-nos-emos o prazer de encarcerar, enforcar e torturar os nossos semelhantes. Seremos entes morais. O que se conhecerá pelas prisões, cadafalsos e estrapadas que serão erigidos em nossos povoados. Haverá cavalos legisladores. Que pensas disso, Roussin?”

    Roussin, que era a montaria do segundo juiz, respondeu que também ele reputava o cavalo como o rei da criação, e também ele esperava que, cedo ou tarde, haveria de chegar o seu reinado.

    “Blanchet, quando houvermos construído as nossas cidades”, ajuntou ele, “será preciso, como dizes, instituir a polícia das cidades. Oxalá que as leis dos cavalos sejam cavalares, isto é, favoráveis aos cavalos, e orientadas para o bem eqüino.”

    “Como figuras isso, Roussin?”, perguntou Blanchet.

    “Figuro como devido. Quero que as leis garantam a cada um a sua ração de cevada e o seu lugar na estrebaria; e que a cada um seja dado amor a seu bel-prazer, na quadra própria. Pois há um tempo para tudo. Quero, em suma, que as leis cavalares sejam conformes às da natureza.”

    “Espero”, replicou Blanchet, “que os nossos legisladores terão um pensamento mais elevado que o teu, Roussin. Eles farão as leis sob a inspiração do cavalo celeste que criou todos os cavalos. Ele é soberanamente bom, pois que é soberanamente poderoso. Poder e bondade são os seus atributos. Ele destinou a sua criatura a submeter-se ao freio, a suportar o cabresto, a sentir a espora e a ser moída de pancadas. Falas de amor, camarada: muitos dentre nós ele determinou que fossem feitos capões. É a sua ordem. As leis deverão preservar essa ordem venerável.”

    “Mas estás bem certo, amigo?”, perguntou Roussin, “de que esses males vêm do cavalo celeste que nos criou, e não somente do homem, sua criatura inferior?”

    “Os homens são os anjos e os ministros do cavalo celeste”, respondeu Blanchet. “A vontade dele é manifesta em tudo que acontece. Ela é boa. Se ela nos inflige a dor, é porque a dor é um bem. Cumpre pois que a lei, para ser boa, nos imponha a dor. E no império dos cavalos nós seremos oprimidos e supliciados de todas as maneiras, por editos, mandados, decretos, sentenças e ordenanças, como apraz ao cavalo celeste. É preciso, Roussin”, acrescentou Blanchet, “é preciso que tenhas uma cabeça de onagro, para que não compreendas que o cavalo foi posto no mundo para sofrer; que, se não sofre, ele caminha ao arrepio dos seus fins, e que o cavalo celeste desvia a sua face dos cavalos felizes.”

    (*) in: Anatole France. A Justiça dos Homens – Contos. [Tradução de João Guilherme Linke]. Rio de Janeiro, Civilização Brasileira, 1978. p. 123-129 (Coleção Sempre Viva; vol. 19).

  3. Estava esperando alguém comentar para cotejar. É a perfeição, no meu ponto de vista.

    O cotejo é de William Blake – “Provérbios do Inferno

    No tempo de semear, aprende; na colheita, ensina, e no inverno, goza.
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    Conduz teu carro e teu arado sobre os ossos dos mortos.
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    O caminho do excesso leva ao palácio da sabedoria.
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    A prudência é uma velha solteirona, rica e feia, cortejada pela Incapacidade.
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    Aquele que deseja e não age engendra a peste.
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    O verme perdoa o arado que o parte.
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    Imerge nas correntes o que delicia-se com as águas.
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    O tolo não vê a mesma árvore que o sábio.
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    A eternidade vive enamorada dos frutos do tempo.
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    A abelha laboriosa não tem tempo para pesares.
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    As horas da tolice são medidas por ponteiros, mas as da sabedoria, não há relógio que as meça.
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    Todo alimento saudável se colhe sem redes ou ardis.
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    Muni-vos de números, peso & medidas em ano de estio.
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    Nenhum pássaro perfura as alturas se o faz com suas proprias asas.
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    Um morto não revida injúrias.
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    Se um louco persistisse em sua loucura, tornar-se-ia sábio.
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    Tolice, manto da sordidez.
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    Vergonha, manto do orgulho.
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    As masmorras são erguidas com as pedras da Lei. os bordéis, com os tijolos da Religião.
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    A altivez do pavão é a glória de Deus.
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    A lascívia do bode é a dádiva de Deus.
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    A fúria do leão é a sabedoria de Deus.
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    A nudez da mulher é a obra de Deus.
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    O excesso de pranto ri. O excesso de riso chora.
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    O rugir dos leões, o uivo dos lobos, a fúria do mar revolto e a espada devastadora são porções de eternidade demasiado grandes para o olho humano.
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    A raposa culpa a armadilha, jamais a si mesma.
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    O gozo fecunda. A tristeza dá a luz.
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    Vista o homem a pele do leão. E a mulher, o velo do carneiro.
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    A ave, um ninho; a aranha, uma teia; o homem, a amizade.
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    O tolo sorridente e egoísta e o tolo sisudo e obstinado serão ambos tidos como sábios para servirem de azougue.
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    O que hoje é evidência foi outrora imaginação.
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    O rato, o camundongo, a raposa e o coêlho espreitam as raízes; o leão, o tigre, o cavalo e o elefante espreitam os frutos.
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    A cisterna contém, a fonte transborda.
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    Um pensamento abarca a imensidão.
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    Estejas sempre pronto a dar tua opinião, e os vis te evitarão.
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    Tudo o que é passível de crença é uma imagem da verdade.
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    Nunca a águia perdeu tanto tempo, como quando quis aprender com o corvo.
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    A raposa a si mesma supre, mas Deus supre o leão.
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    Meditai pela manhã, agi ao meio-dia, comei ao entardecer, dormi à noite.
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    Quem sofreu o teu domínio te conhece.
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    Os tigres da ira sabem mais que os cavalos da instrução.
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    Espere veneno da água estagnada.
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    Jamais saberás o que é bastante, se não souberes o que é mais que bastante.
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    Escuta as críticas dos imbécis. É um nobre elogio.
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    Os olhos, de fogo; as narinas, de ar; a boca, de água; e a barba, de terra.
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    O fraco em coragem é forte em astúcia.
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    A macieira jamais indaga à faia como crescer, nem o leão ao cavalo como agarrar sua presa.
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    Seríamos tolos, se outros já não o fossem.
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    A alma imersa em delícias jamais será maculada.
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    Ergue a cabeça ao avistáres uma águia. Estarás vendo uma porção do Gênio.
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    Assim como a lagarta escolhe as melhores folhas para depositar seus ovos, o sacerdote arroja suas maldições sobre as mais sublimes alegrias.
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    Fazer uma pequena flor é um trabalho de eras.
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    Maldição revigora. Bênção relaxa.
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    O melhor vinho é o mais velho; a melhor água, a mais nova.
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    Como o ar ao pássaro, e o mar ao peixe, o desprezo ao desprezível.
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    Quisara o corvo que tudo fosse negro. E puro alvor a coruja.
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    Exuberância é beleza.
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    Se o leão seguisse os conselhor da raposa, seria astuto.
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    O aprimoramento endireita os caminhos, mas as sendas rudes e tortuosas são as do gênio.
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    Quem não irradia luz jamais será uma estrela.
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    Como o arado segue seu comando, Deus recompensa o rezador.
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    Teu ato mais sublime é colocar outro em sua frente.
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    Preces não aram, louvores não colhem.
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    Cabeça, o Sublime; Coração, o Pathos; Genitais, a Beleza; Mãos & Pés, a proporção.
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    Alegrias não riem. Tristezas não choram.
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    Antes que nutra desejos irrealizáveis, é melhor matar a criança no berço.
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    Quem grato recebe, abundante colheita obtém.
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    Onde não está o homem, é estéril a natureza.
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    A verdade jamais pode ser proferida de modo que seja compreendida e não acreditada.
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    Suficiente! Ou Demais.

    Os poetas da Antiguidade animaram todos os objetos sensíveis com Deuses ou Gênios, nomeando-os e adornando-os com as propriedades dos bosques, lagos, cidades, nações e tudo o que seus dilatados sentidos podiam perceber.

    Particularmente, estudaram o Gênio de cada cidade & país, colocando-o sob a égide de sua cidade mental.
    Até que se formou um sistema, do qual alguns se aproveitaram e escravizaram o vulgo, interpretando e abstraindo as deidades mentais de seus respectivos objetos. Então surgiu o clero;

    Elegendo formas de culto dos mitos poéticos.
    E proclamando, por fim, que assim haviam ordenado os Deuses.
    Os homens então esqueceram que Todas as deidades residem em seus corações.”

    (*) in: Wiliam Blake. O casamento do céu e do inferno & outros escritos [seleção, tradução e apresentação de Alberto Marsicano]. Porto Alegre, L&PM, 2007. p. 19/27

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